François Kollar

François Kollar

#Photographe #Architecture #Incontournable #Pionnier
François Kollar arrive à Paris en 1924. Amateur photographe, il apprend le métier dans divers studios. Devenu responsable du studio Draeger, il entreprend une collaboration avec le dessinateur Paul Iribe. En 1931, alors qu'il est à peine connu, les éditions Horizons de France lui passent une commande sur tous les aspects du travail. Pendant près de quatre ans il sillonne le pays, d'abord avec une chambre 13X18 puis avec un Rolleiflex de format 6X6. Sur les 10 000 photographies réalisées, près de 2000 sont publiées sous le titre La France travaille avec une préface de Paul Valéry. En 1932, une exposition, à la galerie d'Art contemporain, inaugurée par le ministre des Beaux-Arts, marque la sortie des premiers fascicules.
Un volume rassemblant sept livraisons sort à l'automne. Kollar commence alors ses reportages sur la vie paysanne. Le second volume est publié en 1934. Grand
photographe de mode, de portrait et de publicité, il publie dans Vu, L'art vivant, Harper's Bazaar. En 1937, en collaboration avec Charlotte Perriand, il assure la décoration du pavillon de l'agriculture à l'Exposition internationale de Paris.
La France travaille, par l'ampleur du reportage sur les différents métiers, sa qualité documentaire, esthétique et humaine reste son oeuvre la plus aboutie. Elle est souvent citée comme l'une des commandes d'ampleur nationale. Le pays est encore rural et Kollar s'attache à rendre sensible la vie paysanne dans la diversité des travaux. C'est cette part de son oeuvre que nous avons choisi de montrer. Ses enfants lèguent l'ensemble de son fonds à l'Etat en 1987. Elle est conservée à la médiathèque de l'Architecture et du patrimoine.

Né en Slovaquie, c'est à la fin des années 1920 que François Kollar devient professionnel de la photographie et acquiert une technique confirmée grâce aux travaux effectués dans les studios et agences Bernès, Marouteau et Cie, Draeger, Chevojon, Lecram. Il pratique dès ses débuts une photographie aussi bien commerciale qu'expérimentale. Il s'affirme dans le reportage industriel comme dans la prise de vue publicitaire pour Omega, Christofle, Hermès, les parfums Worth et Coty ; il collabore pendant de nombreuses années avec des magazines tels que Harper's Bazaar, L'Illustration, Voilà ou Plaisir de France, ainsi qu'avec le dessinateur Paul Iribe et le directeur artistique André Vigneau.
De 1931 à 1934, il réalise pour les éditions Horizons de France une considérable enquête documentaire sur le monde du travail dont les meilleurs clichés sont reproduits dans une publication désormais légendaire : La France travaille. Il s'y révèle un photographe tempéré, à mi-chemin entre le modernisme épuré du Bauhaus et l'humanisme. Ses photographies de mode et de publicité pour Schiaparelli, Chanel, Lelong, le confirment comme un intègre " ouvrier du regard ". Les poses des mannequins, les mises en scène équilibrées d'objets attestent de son souhait de ne pas exagérer ou trahir. Ce sens de la mesure se retrouve également dans les portraits qu'il fait des personnalités de son époque.
Kollar ne se confine pas pour autant dans l'immobilisme esthétique. Photomontages, surimpressions, solarisations trouvent leur raison d'être dans sa recherche aussi exigeante qu'inspirée.