Frank Horvat

Frank Horvat

#Photographe #Incontournable
Né à la fin des années vingt à Opatija (Croatie), Frank Horvat est ce que l'on pourrait nommer un véritable Européen avant l'heure : il vit en Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale et échange à l'âge de quinze ans sa collection de timbre pour son premier appareil photo. Après la guerre, il séjourne à Milan où il étudie le dessin à l'Académie de Brera, et travaille bientôt comme photographe indépendant pour des magazines.

Sa première rencontre avec Paris date de 1950, où il rencontre les plus grands noms de la photographie, Henri Cartier-Bresson et Robert Capa notamment. Il part ensuite pour l'Inde et le Pakistan où il reste deux ans, avant de regagner l'Europe, mais cette fois-ci c'est à Londres qu'il exerce son art, principalement pour Life et Picture Post. En 1955, il élit définitivement domicile à Paris, mais ceci ne l'empêche pas de passer autant de temps à Londres ou New York, où Elle, Glamour et Vogue parmi d'autres, publient ses photos. Peu après il devient photographe associé de Magnum. Infatigable globe-trotter, il s'en va faire le tour du monde pour le magazine allemand Revue, périple qu'il accomplit de 1962 à 1963. L'accalmie, si l'on ose dire, intervient en 1964, puisqu'il consacrera désormais un quart de siècle à la photo de mode et de publicité en Europe et aux Etats-Unis, mais riche d'une expérience rare dans ce milieu.

Parallèlement, il entreprendra plusieurs projets personnels à partir du milieu des années soixante-dix : « Portraits d'arbres », « Vraies semblances » ou encore « New York up and down ». Il publie en français en 1988 ses entretiens avec des photographes célèbres sous le titre « Entre-vues ». Au début des années 1990, il commence à expérimenter l'imagerie numérique et travaille depuis sur de nombreux projets de livres dont les thèmes variés reflètent son talent et illustrent la formidable profusion dont témoigne son œuvre : « Sculptures de Degas », « Bestiaire », « Chimères », « Métamorphoses d'Ovide », « Promenades dans Boulogne-Billancourt », « Histoire de la Mode au Musée Galliera », « Sculptures Romanes ». Finalement il se lance en 1999 dans son dernier projet qui donnera naissance à « 1999, a Daily Report », véritable agenda photo quotidien dans lequel il illustre avec brio sa maxime aux accents initiatiques : « la photographie est l'art de ne pas presser sur le bouton ».